Le ciel était framboise
Instant unique et pluriel
La nuit avait quitté le deuil
Les flocons de neige mouraient
Sur fenêtres de salles de classe
Résonnant de Pater noster
La neige blanche ensevelissait
Tranches de vie dans tranchées
Puis le ciel était bleu
Instant unique et pluriel
Qui fondait sur le monde
Dans le silence des salles de classe
Comptant ses orphelins
Les mots s’étiraient sur ardoises cendrées
Comme papillons d’un jour
La cloche retentissait joyeuse
Sur enfants d’après- guerre
Puis le ciel devenait rouge de colère
Pour autres guerres
Les salles de classe aux crucifix
Résonnaient de Pater noster
Sous bombes égarées
Aux quatre coins du monde
Dans les salles de classe s’alignaient
Brancards et civières mortuaires
Les élèves aux leçons d’histoire
Apprises à l’ombre de dieux oublieux
Avaient perdu les couleurs du ciel
Certains les retrouvaient en tableaux-poèmes
Ou en tableaux- toiles à accrocher aux musées
Les ciels framboise
Instant unique et pluriel
Attendant le rouge coquelicot
Et le bleu lavande et le vert anis
Le jaune soleil se couchant dans le bleu acier.
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