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Dernière parution : 2007 “Le baiser d’Isabelle” , Éditions du Seuil
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AVERTISSEMENT
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Les textes sont mis sur Internet avec l’aimable autorisation des auteurs intéressés.Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement des auteurs est illicite. : Il en est de même pour la traduction, l'adaptation ou la transformation, l'arrangement ou la reproduction par un art ou un procédé quelconque qu’il soit déjà existant ou à venir. La reproduction et la diffusion sur un autre site Internet est strictement interdite . Le contenu de cette page est destiné à un usage strictement privé et uniquement dans le cadre du cercle de famille et non destiné à une utilisation collective. Les contrevenants peuvent s'exposer à des poursuites judiciaires et pénales. Bremen le 15 juin 2004.
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Roman de Noëlle Châtelet
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CHRONIQUES
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« La Dame en bleu »
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paru en 1996 aux Éditions Stock
|
|
Chronique écrite par Christel J.Stefariel
|
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|
Bremen, ville d’Allemagne,
|
langage sensible et
|
Après cette première
|
des livres s’étalent avec
|
poétique du livre, je décide
|
rencontre avec les mots de
|
majesté dans une librairie
|
de le redécouvrir en français,
|
Noëlle Châtelet, me vint
|
claire et spacieuse. Trois
|
ma langue maternelle et la
|
le désir impérieux de lire
|
coquelicots d’un beau rouge
|
langue originale d’écriture du
|
ses autres livres en français
|
ornant la couverture d’un
|
livre...Je veux le lire comme
|
et en allemand. La chronique
|
livre attirent mon regard :
|
je fais couler le miel sur une
|
de « La Dame en bleu» est
|
« Die Klatschmohnfrau»
|
tartine...me glisser dans la
|
la première d’une série
|
titre original « La Femme
|
magie des mots...J’y retrouve
|
portant sur les quatre livres
|
Coquelicot »...Je quitte la
|
la même sensibilité et la
|
suivants de Noëlle Châtelet.
|
librairie avec un livre en
|
même poésie initiales
|
|
en allemand d’une femme
|
restituées en allemand avec
|
La Dame en bleu ( 1996)
|
écrivain française que
|
talent par Uli Wittmann,
|
La Femme Coquelicot ( 1997)
|
jusqu’alors, je n’avais pas
|
le traducteur de Noëlle
|
La Petite aux tournesols (1999)
|
lue...Subjuguée par le
|
Châtelet.
|
La Tête en bas (2002)
|
|
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général...Elle marche au pas
|
sans elle qui a mieux à faire.
|
de son âge, au pas de la
|
Dans «La Dame en bleu»
|
lenteur, au pas de ses
|
Noëlle Châtelet décrit avec
|
cheveux blancs et de ses
|
beaucoup de finesse et une
|
rides...Elle se suspend dans
|
psychologie aiguë ce moment
|
le temps, comme pour mieux
|
fragile et subtil où Solange
|
voir la vie, dans la rue, dans
|
pousse la porte de la vieillesse
|
un square, à la sortie d’une
|
et se métamorphose...
|
école...Épier, observer à
|
Ses mots sont posés comme
|
distance...Elle s’immerge dans
|
touches de couleurs délicates
|
la vieillesse toute en nuances,
|
sur toile... Et c’est certain, ce
|
lui trouvant plus de vertus
|
moment existe: il passe par
|
que de défauts. Elle ne lutte
|
une perception différente
|
pas contre elle mais vit avec
|
des choses...Une fois le seuil
|
elle en harmonie. Tous ces
|
franchi, Solange jouit de
|
riens qu’elle ne voyait pas
|
chaque instant, conjugue
|
prennent une autre
|
son futur au présent,
|
consistance et une autre
|
avance paisible et sereine
|
saveur...Elle se compose une
|
vers la vieillesse...sans crainte
|
Prix Anna de Noailles décerné
|
nouvelle partition faite de
|
et contraintes s’attachant
|
par l’Académie Française
|
silences, de couleurs et de
|
à des valeurs insoupçonnées...
|
|
gestes qui se suffisent à
|
Elle s’attarde
|
Une rencontre...c’est une
|
eux-mêmes. Elle s’emmitouffle
|
sur la photographie de sa mère
|
rencontre qui va changer la
|
dans cette vieillesse comme
|
que la vieillesse semble avoir
|
vie de Solange, attachée de
|
elle enfilerait un manteau
|
marquée.
|
presse et mère divorcée, qui, la
|
chaud et confortable...
|
Le geste de Solange est lui
|
cinquantaine passée, vit
|
chérissant les taches brunes
|
plus posé...Les gestes d’avant
|
une vie trépidante entre
|
qui s’étalent en mosaïque sur
|
se sont détricotés pour lui
|
obligations professionnelles et
|
ses mains qu’elle prend soin
|
tricoter une nouvelle peau
|
familiales, amours et amitiés.
|
de ganter quand elle sort...
|
avec des aiguilles toutes
|
En croisant la femme en bleu,
|
Elle apprend la vieillesse
|
neuves qu’elle enfile,
|
c’est une Solange inconnue
|
comme elle dessinerait une
|
à la plus grande perplexité
|
qui se révèle à elle-même et
|
carte de géographie,
|
ou au plus grand désarroi
|
une nouvelle vie qui
|
repérant les lieux de son
|
de son entourage, avec
|
commence : Solange décide
|
ancrage et faisant des
|
beaucoup de volupté et de
|
de prendre son temps et jette
|
repérages...Elle la teste et
|
sagesse...
|
un regard neuf sur les êtres,
|
se dit que la vieillesse a de la
|
|
les choses qui l’entourent, sur
|
noblesse, que le champagne
|
|
son âge et la vieillesse en
|
d’avant peut bien pétiller
|
|
_____________________________________________
|
©Christel J.Stefariel
|
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Chronique» (08.06.04)
|
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EXTRAITS
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extrait n°1
|
Au lit, le plateau du petit déjeuner sur ses
|
genoux, enfouie dans une profusion de châles,
|
de lainages, d’édredons, car elle est devenue
|
frileuse, elle parcourt les sentiers de la mémoire.
|
Dans l’humus du passé, la chaleur fait pousser les
|
souvenirs comme des champignons qui se laissent
|
cueillir sans effort.
|
La biscotte crisse. Elle devient le sable qui
|
égrène le temps parfumé à la confiture ou au miel
|
parmi les vapeurs de thé.
|
extrait n°2
|
L’art du catimini n’a plus de secret pour Solange.
|
C’est même devenu son divertissement favori.
|
Grâce au gris du tailleur qui lui permet de disparaître
|
dans les murs, de se fondre avec le trottoir, grâce
|
à cette façon particulière qu’elle a gardée de
|
marcher, tout en mesure, pesant chaque pression
|
du pied sur le bitume, dans un balancement doux
|
du corps, elle peut s’offrir le luxe d’aller et venir
|
parmi ses frères humains aussi tranquillement que
|
si elle était transparente.
|
extrait n°3
|
De la chambre elle a rapporté deux oreillers, un châle
|
et l’édredon à fleurs. Elle a transformé en lit le
|
divan froid du salon, allume la lampe du secrétaire.
|
Le calepin avec la longue liste des appels, un crayon
|
à la main, elle est prête. C’est jour de courage.
|
C’est soir de concession.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Roman de Noëlle Châtelet
|
CHRONIQUES
|
« La femme coquelicot»
|
|
paru en 1997 aux Éditions Stock
|
|
Chronique écrite par Christel J.Stefariel
|
|
|
|
|
|
|
Bremen, ville d’Allemagne,
|
langage sensible et
|
Après cette première
|
des livres s’étalent avec
|
poétique du livre, je décide
|
rencontre avec les mots de
|
majesté dans une librairie
|
de le redécouvrir en français,
|
Noëlle Châtelet, me vint
|
claire et spacieuse. Trois
|
ma langue maternelle et la
|
le désir impérieux de lire
|
coquelicots d’un beau rouge
|
langue originale d’écriture du
|
ses autres livres en français
|
ornant la couverture d’un
|
livre...Je veux le lire comme
|
et en allemand. La chronique
|
livre attirent mon regard :
|
je fais couler le miel sur une
|
de « La femme coquelicot» est
|
« Die Klatschmohnfrau»
|
tartine...me glisser dans la
|
la deuxième d’une série
|
titre original « La Femme
|
magie des mots...J’y retrouve
|
portant sur les quatre livres
|
Coquelicot »...Je quitte la
|
la même sensibilité et la
|
suivants de Noëlle Châtelet.
|
librairie avec un livre en
|
même poésie initiales
|
|
en allemand d’une femme
|
restituées en allemand avec
|
La Dame en bleu ( 1996)
|
écrivain française que
|
talent par Uli Wittmann,
|
La Femme Coquelicot ( 1997)
|
jusqu’alors, je n’avais pas
|
le traducteur de Noëlle
|
La Petite aux tournesols (1999)
|
lue...Subjuguée par le
|
Châtelet.
|
La Tête en bas (2002)
|
|
|
|
|
|
|
|
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|
|
|
Elle s’autorise alors à prendre
|
et le remplace par un beau
|
des libertés avec ses habitudes
|
rouge coquelicot, ce rouge
|
tout en s’étonnant avec une
|
porteur d’espérance, d’un
|
certaine malice de cette audace
|
corsage d’autrefois,depuis
|
soudaine. Voilà qu’elle rougit
|
longtemps tombé aux
|
comme une jeune fille aux
|
oubliettes qui ressurgit
|
compliments de Félix, qu’elle
|
brutalement et se fond
|
frémit lorsque le téléphone
|
avec gourmandise dans
|
sonne, qu’elle frissonne de
|
les rouges et les violets des
|
de plaisir au son de sa voix et
|
cache-col de Félix.
|
tremble au vu de ses lettres
|
Dans ce rouge, Marthe
|
d’amour. Il la trouve belle et
|
s’affirme à présent dans
|
désirable, le lui dit et elle le
|
toute sa vulnérabilité et sa
|
croit. Dans son carnet en
|
tendresse. Dans son cœur
|
maroquin rouge, c’est avec une
|
à cœur à cœur avec Félix,
|
joie toute particulière qu’elle
|
elle s’abandonne légère à ses
|
note leurs futurs rendez-vous
|
sentiments...Dans leur peau à
|
et qu’ensuite elle les annote
|
peau, elle n’hésite pas à
|
de petits commentaires
|
franchir la porte du plaisir :
|
|
comme pour prolonger le
|
son corps à elle et son corps
|
Elle, c’est Marthe, la femme
|
bonheur de leurs rencontres à
|
à lui, nus, s’habillent de cette
|
coquelicot, la veuve d’Edmond,
|
deux... Sa voix à elle tinte au
|
lumière qui danse dans leurs
|
qui, septuagénaire s’étiole depuis
|
téléphone autrement. Comme
|
yeux amoureux. Elle devient
|
des années dans son rôle de
|
la belle au bois dormant, elle
|
femme-amour et femme-chair...
|
grand-mère et de mère, dont la
|
s’éveille avec magie à cette
|
Elle revit et si le rouge lui
|
vie se déroule toute ordinaire au
|
nouvelle vie riche de la
|
monte aux joues, ce n’est pas
|
rythme insipide de la routine.
|
promesse d’un nouveau bonheur
|
pas le rouge de la honte mais
|
Lui, c’est Félix, l’homme aux
|
à deux...Et elle irradie de
|
celui de l’émoi, de la passion,
|
mille cache-col de couleurs,
|
de bonheur, Marthe, que ce
|
du désir et du plaisir éprouvés...
|
l’artiste au chien, qui griffonne
|
soit chez elle, dans la rue ou à
|
Dans « La femme
|
des croquis et celui qui va
|
l’opéra que lui fait découvrir
|
coquelicot» Noëlle Châtelet,
|
bouleverser la vie toute ordinaire
|
Félix...Tout cela déconcerte un
|
nous entraîne encore une fois
|
de Marthe.
|
peu ses enfants et ses petits-
|
sur le sentier inexploré
|
Le lieu de leurs premières
|
enfants mais Marthe est une
|
d’un âge de notre vie, ce
|
rencontres, c’est la brasserie
|
femme amoureuse bien
|
troisième âge,où les autres
|
des «Trois Canons» où tous les
|
décidée à ne pas laisser fuir
|
ou nous-mêmes, nous nous
|
deux viennent tuer leur ennui,
|
le bonheur. Elle s’affranchit donc
|
interdisons pour des raisons
|
lui, à force de croquis et elle,
|
de ses propres peurs et évolue
|
de bienséance le bonheur...
|
avec ses mots croisés... Il aura
|
dans sa nouvelle vie avec
|
Dans un monde où la
|
suffi d’un seul regard un peu
|
allégresse. Elle fait fi de ses
|
jeunesse est étroitement
|
appuyé de Félix pour que Marthe
|
douleurs physiques, s’arrache à
|
associée à la beauté du corps
|
redécouvre en elle la femme,
|
cette vie cotonneuse qui
|
et à la séduction, il est tout
|
une femme capable d’aimer et
|
l’étouffait insidieusement sans
|
fait rassurant de lire sous la
|
d’être aimée. Dans les yeux de
|
qu’elle le sût vraiment.
|
plume lucide et sensible de
|
Félix, elle s’est vue pour la
|
Elle bannit le beige fané qui
|
Noëlle Châtelet ce roman qui
|
première fois autre.
|
inondait ses murs et sa vie, et
|
nous dit que l’amour a droit
|
|
|
de cité à tout âge.
|
|
|
|
_____________________________________________
|
©Christel J.Stefariel
|
|
|
«Chronique» (07.09.04)
|
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|
EXTRAITS
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extrait n°1
|
L’homme aux mille cache-col prononce
|
des phrases que Marthe n’a jamais
|
entendues, des compliments plutôt , mais
|
tournés de telle façon qu’ils la troublent
|
autant qu’ils l’émeuvent. C’est cela , ce
|
trouble, qu’elle n’arrive pas à définir, sans
|
doute parce qu’elle ne comprend pas bien
|
d’où il lui vient.
|
extrait n°2
|
Cinquante années tombent d’un coup.
|
Cinquante années d’un mur de sable gris,
|
car la femme inconnue est vêtue d’un
|
corsage coquelicot, vaporeux, largement
|
échancré sur la gorge, et ce corsage est
|
étrangement semblable à celui que Marthe
|
avait porté tout l’été précédant ses
|
fiançailles avec Edmond, avant qu’il soit
|
banni impitoyablement de sa garde-robe
|
d’adolescente.
|
extrait n°3
|
Félix prend la main de Marthe. Il dépose
|
sur chaque doigt le baiser d’amour. C’est
|
ainsi qu’il fait depuis qu’elle n’est plus
|
close. Un geste de jeune fou qui la bouleverse
|
parce qu’il n’est plus jeune et que ses
|
doigts à elle sont raidis de besognes, de
|
l’ennui d’autrefois.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Roman de Noëlle Châtelet
|
CHRONIQUES
|
« La petite aux tournesols»
|
|
paru en 1999 aux Éditions Stock
|
|
Chronique écrite par Christel J.Stefariel
|
|
|
|
|
|
|
Bremen, ville d’Allemagne,
|
langage sensible et
|
Après cette première
|
des livres s’étalent avec
|
poétique du livre, je décide
|
rencontre avec les mots de
|
majesté dans une librairie
|
de le redécouvrir en français,
|
Noëlle Châtelet, me vint
|
claire et spacieuse. Trois
|
ma langue maternelle et la
|
le désir impérieux de lire
|
coquelicots d’un beau rouge
|
langue originale d’écriture du
|
ses autres livres en français
|
ornant la couverture d’un
|
livre...Je veux le lire comme
|
et en allemand. La chronique
|
livre attirent mon regard :
|
je fais couler le miel sur une
|
de « La petite aux tournesols» est
|
« Die Klatschmohnfrau»
|
tartine...me glisser dans la
|
la troisième d’une série
|
titre original « La Femme
|
magie des mots...J’y retrouve
|
portant sur les quatre livres
|
Coquelicot »...Je quitte la
|
la même sensibilité et la
|
suivants de Noëlle Châtelet.
|
librairie avec un livre en
|
même poésie initiales
|
|
en allemand d’une femme
|
restituées en allemand avec
|
La Dame en bleu ( 1996)
|
écrivain française que
|
talent par Uli Wittmann,
|
La Femme Coquelicot ( 1997)
|
jusqu’alors, je n’avais pas
|
le traducteur de Noëlle
|
La Petite aux tournesols (1999)
|
lue...Subjuguée par le
|
Châtelet.
|
La Tête en bas (2002)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
hauteur et lui chuchotent dans
|
la jalousie, le temps qui
|
leur jaune éblouissant que
|
n’est qu’attente du
|
quelque chose d’important va
|
prochain rendez-vous, qui,
|
lui arriver mais qu’elle ne sait
|
loin de lui, se dilue et
|
pas encore quoi...Non, elle ne
|
s’étire à n’en plus finir,
|
sait pas encore que son cœur
|
...le temps qui ne trouve
|
va robinsonner, battre pour Lui
|
sa datation que dans celui
|
pour ce garçon de sept ans qui
|
que vous passez avec lui,
|
vit, là, de l’autre côté du jardin,
|
ou en pensée avec lui...
|
à la ferme...pour Rémi, le
|
Rémi : le ré et le mi qui
|
droulas, le rebelle, le sauvage,
|
donne à Mathilde le la de
|
aux mains carrées, à la
|
sa vie...Rémi qui fait
|
tignasse hirsute, à la peau
|
gonfler de joie ou de pleurs
|
épicée,... Rémi au milieu des
|
le cœur d’une Mathilde
|
des chèvres avec son chien
|
amoureuse, toute gourmandise
|
Léon...Rémi dont le prénom
|
de lui..
|
à lui seul est une musique...
|
Tous deux voltigent avec
|
celle des premiers émois qui
|
grâce, le cœur à l’unisson,
|
font chavirer Mathilde et
|
sans peur du vertige, jouent
|
|
donnent soudain à son monde
|
un concerto à quatre mains...
|
Le jaune bouton d’or du Nord
|
une autre dimension...qui la
|
qui s’enroule comme lasso
|
que mange peu à peu le jaune
|
font soudain devenir grande...
|
magique autour d’eux...
|
tournesol de la Provence tandis
|
C’est que les câlins-tendresses
|
avec toute la force, le sérieux
|
que le train avance et berce une
|
d’une mère sont tout autres
|
et les douces folies des
|
Mathilde de six ans... Pour
|
que la caresse du regard de
|
premières amours enfantines...
|
Mathilde, ce sont les vacances...
|
Rémi...Et puis, ce vertige qui
|
|
mais pas des vacances au bord de
|
vous saisit dans le va et vient
|
Dans ” La petite aux
|
l’océan, comme d’habitude...des
|
de la balançoire quand Il vous
|
tournesols” , Noëlle Châtelet
|
vacances “entre femmes” a dit
|
pousse et lors des pique-niques
|
suit avec beaucoup de
|
d’un air entendu Céline, sa mère.
|
au bord de la rivière ou de vos
|
sensibilité et de poésie la
|
...Femmes, comme le mot tinte
|
baignades...le même vertige
|
course de la balançoire,
|
agréablement aux oreilles de
|
qui vous étreint dans les va
|
la courbe des tournesols
|
Mathilde...Le train...puis la
|
et vient de vos aller et retour
|
ou de la rivière qui
|
maison annoncée ... la maison
|
sur le chemin qui vous
|
cheminent tout or et
|
au carrelage brûlant...le chant
|
conduit l’un à l’autre...ou
|
tout amour en Mathilde...
|
des cigales...et des senteurs
|
quand aussi vous mettez une
|
Ses mots tam-tam bruissent
|
rares inconnues...ce parfum
|
distance de sept comptés en
|
des émotions-bonheurs
|
de lavande qui enivre...Tout
|
silence lorsque vous vous
|
ou des émotions-chagrins
|
cet inconnu qui pourtant
|
quittez... Toutes ces
|
qui buissonnent et palpitent
|
lui paraît si familier...comme le
|
connivences...Oui, ce
|
dans le cœur de la petite
|
jardin porteur de nouvelles
|
sentiment d’amour est autre :
|
aux tournesols...une petite
|
promesses...et puis ces
|
il s’accompagne de multiples
|
Mathilde attendrissante
|
tournesols avides de lumière,
|
autres sensations qui vous
|
qui nous rappelle nombre
|
gorgés de soleil et de vie qui
|
assaillent, vous empoignent
|
d’autres petites filles...
|
la regardent de toute leur
|
et vous tenaillent : le doute,
|
amoureuses d’un Rémi...
|
_____________________________________________
|
|
|
|
©Christel J.Stefariel
|
|
|
«Chronique» (07.11.04)
|
EXTRAITS
|
|
|
|
|
|
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|
|
extrait n°1
|
Les cigales ne veulent pas être de reste et
|
reviennent en fanfare, toutes à l’unisson.
|
Mathilde doit crier pour couvrir leur stridence :
|
« C’est quoi ton nom à toi ?
|
- Moi ? Ben, c’est le Rémi ! » répond-il
|
fièrement.
|
Elle répète pour elle-même ce nom,
|
nouveau, composé de deux notes qu’elle ne
|
connaît que par le solfège. Ré. Mi.
|
Elle comprend qu’avec un tel prénom, on
|
puisse avoir la voix qui chante.
|
extrait n°2
|
La poussière, ocre comme le toit de la ferme,
|
colle à ses cheveux, à la peau de ses bras, de
|
ses jambes trempées de sueur.
|
On dirait que c’est avec la terre, toute la
|
terre de Provence qu’elle s’est battue. Une lutte
|
rageuse, entre oui et non. Entre va et vient.
|
Mathilde la coquette, Mathilde la proprette
|
est couleur d’ocre jaune.
|
Elle se sent grandir dans cette terre
|
nouvelle.
|
extrait n°3
|
Mathilde range son jeu des sept familles et
|
referme les pots de confiture.
|
Il est l’heure.
|
Dans les films, ou bien dans les livres que sa
|
mère lui a lus, elle a connu des petites filles
|
qui s’en allaient, souvent pour toujours. Parfois
|
Mathilde avait pleuré avec elles. Mais c’est très
|
différent quand c’est avec un amoureux, quand
|
c’est pour de bon. Ce n’est pas vrai qu’on est
|
malheureux. On se dit juste « Il est l’heure» et
|
on ne ressent rien, rien du tout.
|
Mathilde, sa valise à la main, sort de la
|
cuisine par la porte qui donne sur le jardin. Le
|
ciel est rempli d’étoiles et pourtant l’air froid la
|
saisit, plaque des pois jaunes sur ses jambes.
|
Devant elle : la cabane, Rémi, l’Italie. Derrière
|
elle : la maison, maman, l’école.
|
|
|
|
|
|
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|
|
BIOBIBLIOGRAPHIE DE NOËLLE CHÂTELET
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Romancière, essayiste et nouvelliste, Noëlle Châtelet est née le 16 octobre 1944 à
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Meudon. Elle est la soeur de Lionel Jospin et la veuve du philosophe François Châtelet.
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Jusqu’en 1987, elle a participé comme comédienne à de nombreux tournages tant à la
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télévision qu’au cinéma ( notamment dans les films Les Autres, La Banquière, Véra Baxter
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et le rôle de Gerda dans la série TV Les Buddenbrook)
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Elle fut directrice de l’Institut Français de Florence de 1989 à 1991, co-présidente de la
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Maison des écrivains de Paris de 1995 à 1999 et vice-présidente de la Société des
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Gens de Lettres.
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Noëlle Châtelet a été maître de conférences à l’Université Paris V René
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Descartes-Sorbonne en Sciences sociales où elle a enseigné la communication.
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Dans ses livres, Noëlle Châtelet nous conduit à la rencontre de notre propre corps,
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lieu de plaisirs et de souffrances...le corps que l’on veut plus beau et pour lequel on
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recourt à la chirurgie esthétique...le corps, une ossature, des muscles, que le temps
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asservit...le corps dont on ne veut pas...le corps que l’on veut autre...avec lequel on
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veut vivre en harmonie et pour lequel nous devons emprunter un douloureux chemin
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et lutter contre les a priori sociaux. Se trouver bien dans sa peau n’est-il pas la
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première approche du bonheur ? Noëlle Châtelet participe à de nombreuses
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conférences sur la problématique du corps. Elle ose parler de ce qu’on tait et le
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fait avec beaucoup de clairvoyance, de sensibilité et d’humanité. Elle nous parle
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aussi avec beaucoup de poésie de l’amour qui nous surprend à divers âges de
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notre vie.
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Ses livres ont été traduits dans plusieurs langues et ont remporté des prix :
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elle ainsi obtenu en 1987 le prix Goncourt de la nouvelle pour son livre Histoires
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de bouches, en 1992, le prix des Grandes écoles et universités pour son roman
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La courte échelle, en 1996 le prix Anna de Noailles de l’Académie Française pour
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son roman La Dame en bleu et en 2002, le prix DS magazine du livre pour son
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roman La tête en bas, en 2004 le prix Renaudot des Lycéens pour son livre
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La Dernière Leçon.
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En 2001, son roman La Femme Coquelicot a été adapté pour le théâtre. Il vient
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de faire en septembre 2005 l’objet d’une adaptation théâtrale allemande sous le titre
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de Die Klatschmohnfrau.
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Son dernier livre La Dernière Leçon , paru en 2004 aux Éditions du Seuil, est à la fois
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un livre-hommage et une déclaration d’amour de l’écrivaine. La mère de Noëlle Châtelet
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décide de mettre fin à ses jours en toute dignité. Elle informe ses enfants de son
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projet et leur demande de la soutenir moralement et d’accepter cette décision.
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La Dernière Leçon, ce sera donc celle prodiguée par la mère à la fille. Avec une
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extrême sensibilité, beaucoup de pudeur et de réalisme à la fois, Noëlle Châtelet
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toute amour pour sa mère, nous fait le récit des semaines précédant le décès de cet
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être qu’elle aime par-dessus tout. Mère et fille vont ainsi vivre toutes les deux, plus
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proches que jamais, le compte à rebours de cette mort annoncée. De la même
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façon que sa mère lui a appris à marcher, elle va lui apprendre à la quitter, à vaincre
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son angoisse de vivre sans elle. Dans ce dernier geste d’amour, sa mère va lui
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apprendre pas à pas que la séparation est dans l’ordre des choses. La Dernière
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Leçon, c’est dans les multiples gestes d’amour, ponctués de larmes mais aussi de
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rires, que s’échangent la mère et la fille, le geste d’amour de cette mère qui
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transmet à sa fille cette leçon et le geste d’amour de la fille qui apprend et comprend
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cette leçon.
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BIBLIOGRAPHIE
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1972
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De Sade, Donatien Alphonse François de (1740-1814)
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Critique
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Aubier Montaigne
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Système de l’agression, textes politiques et philosophiques
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Chronologie, introduction, choix de textes par Noëlle
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Châtelet
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1977
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Le Corps à corps culinaire
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Essai
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Editions du Seuil
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1998
|
Le Corps à corps culinaire
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Éditions du Seuil
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Réédition avec préface inédite
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1981
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De Sade, Donatien Alphonse François de (1740-1814)
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Ed.Gallimard /
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Justine ou Les Malheurs de la vertu
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Collection Idées
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Préface de Noëlle Châtelet
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1994
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De Sade, Donatien Alphonse François de (1740-1814)
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|
Ed.Gallimard
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Justine ou Les Malheurs de la vertu
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Collection L’Imaginaire
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Préface et notes de Noëlle Châtelet
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1986
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Histoires de bouches
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Récits
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Ed. Mercure de France
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Prix Goncourt de la nouvelle en 1987
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1987
|
réédition Histoires de bouches
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Ed.Gallimard / Folio
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1989
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À contre-sens
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Récits
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Ed. Mercure de France
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1990
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À contre-sens réédition
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Ed.Gallimard / Folio
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1991
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La courte échelle
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Roman
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Ed.Gallimard
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Prix des Grandes écoles et universités en 1992
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1993
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La courte échelle réédition
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Ed.Gallimard/ Folio
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1992
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À table!
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Récits
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Editions du May
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1993
|
Trompe-l’oeil : voyage au pays de la chirurgie esthétique
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Ed. Belfond
|
1993
|
Trompe -l’oeil : voyage au pays de la chirurgie esthétique
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Editions du Seuil
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1998
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Réédition sous le titre Corps sur Mesure
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Èditions du Seuil
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1996
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La Dame en bleu
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Roman
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Éditions Stock
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Prix Anna de Noailles de l’Académie Française
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1996
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La Dame en bleu réédition
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Grand Livre du Mois
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1997
|
La Dame en bleu réédition
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|
Livre de Poche
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1999
|
La Dame en bleu réédition
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|
Ed. En gros caractères
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1997
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La Femme Coquelicot
|
Roman
|
Editions Stock
|
|
1997
|
La Femme Coquelicot
|
|
Grand Livre du Mois
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|
1998
|
La Femme Coquelicot
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|
Libris Ed.
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1999
|
La Femme Coquelicot
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|
Livre de poche
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1999
|
La Petite aux tournesols
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Roman
|
Éditions Stock
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|
1999
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La Petite aux tournesols
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Le Grand Livre du Mois
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2000
|
La Petite aux tournesols
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Ed. de la Seine
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2002
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La Tête en bas
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Roman
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Éditions du Seuil
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Prix DS magazine du livre de société 2002
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2003
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La Tête en bas
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Éditions du Seuil / Points
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2004
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La Dernière Leçon
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Récit
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Éditions du Seuil
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2007
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Le baiser d’Isabelle
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Récit
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Éditions du Seuil
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Livres parus en allemand
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La Dame en bleu
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Die Dame in Blau
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KiWi
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1997
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La Femme Coquelicot
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Die Klatschmohnfrau
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KiWi
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1999
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La Petite aux tournesols
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Das Sonnenblumenmädchen
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KiWi
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2000
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La Tête en bas
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Mit dem Kopf zuerst
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KiWi
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2002
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La Dernière leçon
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Die letzte Lektion
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KiWi
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août 2005
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Livres parus en néerlandais
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La Dame en bleu
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De dame in het blauw
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Breda, De Geus
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2000
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La Femme Coquelicot
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De mevrouw in het rood
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Breda, De Geus
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2001
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La Petite aux tournesols
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Het meisje in het geel
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Breda, De Geus
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2001
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Livres parus en espagnol
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La Dame en bleu
|
La dama de azul
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Alba, Barcelona
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2001
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Le corps à corps culinaire
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La aventura de comer
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Júcar, Madrid
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1985
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Sade, Donatien Alphonse
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Sistema de la agresiòn
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Tusquets,
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1979
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François de ( 1740-1814)
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Barcelona
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Système de l’agression
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